franchementen dix ans de mmo j'ai jamais vu une boĂźte ĂȘtre aussi ridicule, aussi pitoyable essayer de s'expliquer de cette façon, comme des gamins de dix ans, pour ne pas dire mot pour mot qu
La gauche et le âcamp du bienâ Dans Le nom des gens de Michel Leclerc 2010, comĂ©die française mettant en scĂšne une militante de gauche aux mĂ©thodes quelque peu âradicalesâ issue de la France multiculturelle Sara Forestier et un cadre quadragĂ©naire Jacques Gamblin issu dâune famille culturellement âassimilĂ©eâ qui a dissimulĂ© ses origines juives en changeant de nom aprĂšs la dĂ©portation de ses grands-parents, les deux personnages ont une discussion Ă bĂątons rompus dans un marchĂ© sur les clivages droite-gauche. Lui dĂ©clare que, âla rĂ©alitĂ© est plus complexe. La preuve, des gens de droite peuvent faire des choses trĂšs bien et des gens de gauche des saloperies.â Ce Ă quoi elle rĂ©pond âMais non ! La gauche câest le bien et la droite, câest tous des fachos. Faut pas transiger lĂ -dessus !â Un humour enjouĂ© et plein dâautodĂ©rision pour lutter contre le climat sensible en France et les questions dâidentitĂ© nationale qui agitaient dĂ©jĂ le pays au moment de la sortie du film. A travers ce dialogue, câest bien Ă©videmment lâimage quâune partie des gens de gauche se font dâeux-mĂȘmes comme appartenant au âcamp du bienâ qui est caricaturĂ©e. LâidĂ©e-clĂ© de la scĂšne est importante souvent, en matiĂšre de politique, on place le discours sur le plan des valeurs concepts flous peu discutables par essence de maniĂšre constructive, alors que câest finalement sur le terrain des faits et des mesures concrĂštes quâil est plus efficace dâengager un dĂ©bat. On retrouve Ă©galement cette dimension dans Le Brio dâYvan Attal 2018, autre film dont nous discuterons dans les semaines Ă venir, qui aborde les clivages gauche-droite, les questions dâorigines et de classe sociale et la maniĂšre de les dĂ©passer. Le tout en prĂŽnant un point de vue sans doute plus âbourgeoisâ, qui rĂ©habilite en partie avec habiletĂ©, malgrĂ© certaines rĂ©serves et facilitĂ©s, une droite plus complexe que ce que les gens de gauche ou dâextrĂȘme gauche peuvent sâen faire, lĂ oĂč Le nom des gens de Michel Leclerc entendait montrer que lâon peut ĂȘtre un humaniste de gauche sans ĂȘtre un bisounours ni un ĂȘtre moralisateur et donc manichĂ©en. La France face aux crises de la 5Ăšme RĂ©publique Dans le reste du film et surtout lors de tout son premier acte, trĂšs accrocheur, Michel Leclerc continuera de jouer ouvertement avec les stĂ©rĂ©otypes gauche-droite, tandis quâYvan Attal interrogera la notion de âpolitiquement correctâ, mais aussi lâimage que lâon se fait des gens Ă partir de la surface des choses et des Ă©tiquettes que lâon peut se coller les uns les autres Ă travers la relation entre un professeur de droit et de droite accusĂ© de racisme et une Ă©tudiante dâorigine maghrĂ©bine quâil coache pour le concours dâĂ©loquence aprĂšs un conflit qui les a opposĂ©s en public. Dans Le Nom des Gens comme dans Le Brio, dâailleurs, le contexte est essentiel Le nom des gens sâachĂšve sur lâĂ©lection de Nicolas Sarkozy en 2007 et se dĂ©roule donc quelques 2 ans aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum sur le projet de constitution europĂ©enne et lâincomprĂ©hension qui en a rĂ©sultĂ© et 5 ans aprĂšs le second tour des prĂ©sidentielles de 2002 â Ă©vĂ©nement qui est longuement commentĂ© dans le film ; Lionel Jospin fait dâailleurs un camĂ©o dans la sĂ©quence prĂ©cĂ©dent celle du marchĂ©. Le film interroge donc avec humour, mais de maniĂšre ouverte et sincĂšre, des Ă©vĂ©nements qui constituent des moments de crise au sein de la 5Ăšme RĂ©publique. A ce titre, le film est toujours dâactualitĂ© et interroge les maniĂšres de sâengager Ă gauche Ă une Ă©poque minĂ©e par le manque de confiance croissant envers la classe politique, le vote utile ou stratĂ©gique, lâĂ©parpillement de la gauche en gĂ©nĂ©ral et des questions telles que la sĂ©curitĂ©, lâimmigration et lâidentitĂ© nationale, face auxquelles les diffĂ©rents partis ont laissĂ© le champ libre Ă la droite et lâextrĂȘme droite. Le peuple français au-delĂ des divisions Le film regarde Ă©galement les paradoxes des âgensâ au-delĂ de leur Ă©tendard politique â y compris ceux des gens de gauche, donc â et au-delĂ des Ă©tiquettes ou des cases dans lesquelles on nous met, et replace lâhumain au centre pour dĂ©passer les questions de clivage, en mettant en parallĂšle traumatisme personnel ou familial et traumatisme collectif, national, avec lâespoir que, comme ses personnages, la France pourra trouver le chemin de la rĂ©silience. PlutĂŽt que de proposer aux spectateurs un traitĂ© sur le sujet, le rĂ©alisateur fait le choix de privilĂ©gier un angle intimiste en nous racontant lâhistoire de Bahia et Arthur et de leurs familles respectives pour nous montrer lâunion possible entre une France engagĂ©e et multiculturelle pour laquelle il nây a pas de tabous, oĂč tout se doit dâĂȘtre exposĂ© au grand jour et dĂ©noncĂ© et lâautre plus sage et traditionnelle, qui a appris par la force des choses Ă sâadapter et Ă se fondre dans le moule, Ă prendre sur soi pour survivre et sâassimiler donc, malgrĂ© les blessures. Et quand on parle dâidentitĂ© et dâassimilation, quoi de plus reprĂ©sentatif que le ânom des gensâ, justement ? Plus de 10 ans avant Eric Zemmour en prime time sur CNews et ses remarques sur le prĂ©nom que les parents choisissent de donner Ă leurs enfants, Michel Leclerc ouvre son film sur une prĂ©sentation de ses deux hĂ©ros particuliĂšrement percutante. Arthur Martin Lors de la derniĂšre Coupe du Monde de football, dans lâĂ©quipe de CorĂ©e du Sud, ils Ă©taient 7 joueurs Ă porter le mĂȘme nom de famille Kim. CâĂ©tait tellement compliquĂ© pour les commentateurs quâils ont dĂ©cidĂ© de rajouter les prĂ©noms sur les maillots pour les diffĂ©rencier. Mais il y en avait qui avaient aussi le mĂȘme prĂ©nom. Moi je mâappelle Arthur Martin. Nous sommes 15 207 en France Ă porter le mĂȘme nom et jâai toujours eu lâimpression de faire partie de lâĂ©quipe de CorĂ©e du Sud. Bahia Benmahmoud Je mâappelle Bahia Benmahmoud et je suis la seule en France Ă porter ce nom-lĂ . âFaites lâamour, pas la guerreâ ou comment retourner habilement un clichĂ© Le ton est donnĂ© et, Ă partir de lĂ , Michel Leclerc dĂ©construira couche par couche les apparences parfois trompeuses Ă partir desquelles on se juge pour aller âsous le roseâ comme dirait Tori Amos, sous lâĂ©piderme, lĂ oĂč les mots sont superflus pour exprimer des douleurs muettes mais palpables. Mais le sont-ils vraiment ? Dire, est-ce soulager les maux personnels comme collectifs ou bien les raviver ? La solution ne rĂ©siderait-elle pas dans les rapports humains sous toutes leurs formes ? Et comme on dit quâaux grands maux les grands remĂšdes, dans Le Nom des Gens, Bahia applique le âfaites lâamour, pas la guerreâ au pied de la lettre envers ses opposants politiques⊠ce qui est aussi, bien Ă©videmment, un pied de nez aux personnes souvent de droite, qui estiment que ce sentimentalisme restant de la rĂ©volution sexuelle est naĂŻf et ridicule le pouvoir des fleurs ?. Dâailleurs, la militante antifa qui couche sans retenue, y compris avec âlâennemiâ, est bien entendu un clichĂ© en lui-mĂȘme, que le film de Michel Leclerc retourne habilement comme un gant. Car lâon apprend trĂšs vite par le biais dâun flashback commentĂ© par Bahia elle-mĂȘme quâelle a Ă©tĂ© victime de violences sexuelles enfant par un professeur de piano, ce qui a eu des consĂ©quences directes sur sa sexualitĂ©. Bahia Benmahmoud Jâai pas connu la guerre, jâai pas connu le racisme, mais je vais connaĂźtre les cours de piano avec M. Boyer. En fait, on fait trĂšs peu de piano pendant les cours de M. Boyer⊠Pendant deux ans, ma vie devient palpitante, parce-que je dois rien dire Ă mes parents. Quand je leur avoue enfin la vĂ©ritĂ©, mon pĂšre dĂ©cide de tuer lui-mĂȘme M. Boyer car il nâa pas confiance dans la police. M. Boyer dĂ©mĂ©nage le jour-mĂȘme sans laisser dâadresse. ⊠Au collĂšge, je refuse de sortir avec des garçons car jâai peur quâils dĂ©couvrent que jâai un problĂšme avec le sexe. Au lycĂ©e, je couche avec tous les garçons car jâai peur quâils dĂ©couvrent que jâai un problĂšme avec le sexe. Reporter TV que regarde Bahia adulte Il faut savoir quâĂ©normĂ©ment dâenfants victimes de violences sexuelles reproduisent ce quâils ont vĂ©cu Ă©tant adultes. Et de mĂȘme, parmi les prostituĂ©es, on en retrouve beaucoup ayant subi ce genre de sĂ©vices durant leur enfance. Bahia face camĂ©ra Du coup, pour mon avenir professionnel, on me laisse le choix entre deux orientations possibles pĂ©dophile ou pute. Je choisis pute. Au-delĂ de lâhumour noir, cette derniĂšre rĂ©plique a de lâimportance quand on sait que le viol est une arme de guerre lors de conflits armĂ©s. En ce sens, en tant quâancienne victime de viol, on peut dire que Bahia utilise avec un certain Ă propos le sexe comme arme dans son combat idĂ©ologique, en le retournant contre ses ennemis â mais dĂ©pourvu de la haine et du pouvoir destructeur qui est le propre des agresseurs et violeurs. En anglais, on utilise parfois de maniĂšre un peu poĂ©tique le terme outlove, qui nâa pas dâĂ©quivalent en français et signifie littĂ©ralement âdĂ©truire/dĂ©faire par lâamourâ. Cette vision est en fin de compte assez reprĂ©sentative de lâapproche de Bahia, qui se sert de son corps pour tenter de ramener dans âle droit cheminâ la gauche, forcĂ©ment ! les hommes souscrivant aux idĂ©es de tout le reste du spectre politique, des centristes oui, oui ! aux militants dâextrĂȘme droite. En raison de son traumatisme, elle est capable de sâaccrocher Ă ce quâil y a de lumineux et enfantin en eux pour leur faire voir lâamour qui existe dans le monde plutĂŽt que sa brutalitĂ©. Cela est assez flagrant avec le jeune militant FN, quâelle considĂšre au dĂ©part comme Ă©tant âun gros conâ, et qui finira gentil et doux un tempĂ©rament que lâon sentait dĂ©jĂ lorsquâil tenait un discours raciste et surtout tolĂ©rant â et ce mĂȘme si ce personnage trĂšs secondaire est en rĂ©alitĂ© peu dĂ©veloppĂ©, le film se concentrant surtout sur lâhistoire entre Bahia et Arthur. Bien sĂ»r, se faisant, câest aussi elle que Bahia tente de guĂ©rir, la partie en elle qui a Ă©tĂ© blessĂ©e et mutilĂ©e dans son enfance, et quâelle contrebalance par un trop-plein de naĂŻvetĂ©, y compris dans sa vision de la politique et du militantisme, lĂ oĂč Arthur Martin semble de prime abord plus mesurĂ© et ârĂ©alisteâ, car il a surtout peur dâĂȘtre déçu en attendant un changement qui ne surviendra peut-ĂȘtre jamais. Non-dits et inconscient familial et collectif Bahia et Arthur sont en rĂ©alitĂ©, chacun Ă leur maniĂšre, par leur attitude, dans une forme de dĂ©ni qui les protĂšge. La premiĂšre se protĂšge de la rĂ©alitĂ©, Ă la fois par sa foi dĂ©mesurĂ©e en lâhumanitĂ© et ses points de vue politiques un peu simplistes qui la conduisent Ă penser que tous ceux qui sont diffĂ©rents dâelle ont un fond facho et que la gauche et une certaine vision du âvivre ensembleâ constituent un rempart contre la violence et le chaos du monde. Le second est au fond un rĂȘveur, qui se protĂšge de la dĂ©ception en gardant des espoirs somme toute âmesurĂ©sâ, en ne dĂ©bordant jamais trop Ă©motionnellement, en suivant de maniĂšre somme toute plus poĂ©tique et dĂ©calĂ©e, comme le montre lâextrait de dialogue ci-dessous, la route tracĂ©e par ses parents, que la force du non-dit rend indisposĂ©s Ă la moindre discussion un peu sĂ©rieuse ou frontale. Dans la cour dâĂ©cole au collĂšge, des Ă©lĂšves sont rĂ©unis devant une plaque commĂ©morative. Professeur Donc, pour poursuivre notre cours sur la dĂ©portation, nous allons parler aujourdâhui⊠Arthur Martin Un jour, ils mettent une plaque en hommage aux enfants morts dans les camps qui avaient vaguement passĂ© une annĂ©e dans mon collĂšge. Or, la dĂ©portation des juifs, câest mon petit trĂ©sor cachĂ© et jâaime pas trop quâon me fasse de la concurrence lĂ -dessus. Professeur Alors, Ă votre avis, quâest-ce quâon appelle le devoir de mĂ©moire ? ElĂšve Ca veut dire quâil faut se souvenir de ceux qui sont morts pendant la guerre. Prof Et pour quelle raison ? ElĂšve 2 Parce-que câest des enfants innocents qui ont Ă©tĂ© assassinĂ©s et câest trop triste si on les oublie. ElĂšve 1 Et câest pour ça quâon met les plaques. Arthur ado Mais pourquoi ne se souvenir que de leur mort ? ⊠Bah, je sais pas, si jâimagine que jâai Ă©tĂ© assassinĂ© et que tous les jours je passe devant ce truc qui me rappelle Ă quel point câĂ©tait horrible dâĂȘtre assassinĂ©, je ne suis pas sĂ»r que ce soit trĂšs sympas⊠Je pense quâon ferait mieux de se souvenir du jour oĂč ils ont mangĂ© de la crĂšme Chantilly pour la premiĂšre fois, par exemple. On marquerait sur cette plaque âDans cette Ă©cole, des enfants ont mangĂ© de la crĂšme Chantilly pour la premiĂšre foisâ, ce serait plus sympas, je trouve. Prof Vous vous croyez malin, Martin ? Donc non, je ne vous ai pas emmenĂ©s ici pour vous parler de crĂšme Chantilly, mais de dĂ©portation. Le nom des gens met ainsi lâaccent sur le dĂ©ni et les traumatismes individuels et collectifs qui font des gens ce quâils sont. Le film montre comment un traumatisme familial peut venir percuter lâinconscient collectif de lâĂ©poque, toujours Ă travers les parcours parallĂšles des familles de Bahia et Arthur. Pour les Martin, câest Ă la fin des annĂ©es 70 lors du procĂšs de Klaus Barbie que le tabou familial se renforce et impacte le jeune Arthur, tandis que pour Bahia, câest lâaffaire Marc Dutroux dans les annĂ©es 90. Pour la protĂ©ger, ses parents, soucieux quâelle aille de lâavant, Ă©teignent le poste sans commentaires, mais en affichant un malaise Ă©vident. Arthur Martin Mes parents sont des champions toutes catĂ©gories du tabou. Par exemple, ils sont trĂšs puritains. ⊠Ceci dit, sur le podium des tabous familiaux, la dĂ©portation de mes grands-parents arrive loin loin devant tous les autres. En 47 ans de vie, je nâai rĂ©ussi Ă obtenir par la ruse que 2 informations les concernant ils venaient de GrĂšce et mon grand-pĂšre Ă©tait chauffeur de taxi Ă Paris. Pour le reste, silence total. Mais Ă la fin des annĂ©es 70, ça devient un gros problĂšme pour Ă©viter le sujet, car le tabou familial rencontre lâobsession nationale. La France expie le crime toute la journĂ©e et chez nous, câest une gymnastique invraisemblable pour quâon ne sâaperçoive de rien. France multiculturelle, France assimilĂ©e et angles morts Mais le film va plus loin que ce simple constat, et montre que certains inconscients individuels peuvent se percuter, et pas forcĂ©ment uniquement pour le pire la scĂšne oĂč Bahia embrasse Arthur au parc montre leurs enfants intĂ©rieurs en parallĂšle des adultes quâils sont pour mettre en avant tout ce qui les rapproche et les attire Ă leur insu, quâils sentent mais sur lequel aucun dâeux ne met encore de mots. Avant cette scĂšne, lorsque Bahia et Arthur sortent du mariage blanc de la jeune femme avec un immigrĂ© et que la jeune femme lui parle de ce quâa vĂ©cu son pĂšre avant dâobtenir la nationalitĂ© française, en reprochant Ă Arthur son manque de rĂ©action et de comprĂ©hension sous prĂ©texte quâil sâappelle Martin et est donc nĂ© Français, un Arthur passablement Ă©mĂ©chĂ© sort de sa rĂ©serve habituelle et se met Ă dĂ©clamer âAh, le discours victimaire, lĂ ! On est issus dâun peuple qui a beaucoup souffert ! [âŠ] Les enfants de victimes, je trouve quâils la ramĂšnent un peu trop. Mes aĂŻeux Ă©taient des esclaves, les miens ont Ă©tĂ© colonisĂ©s, les miens-ci, les miens ça. On entend plus quâeux !â La version dâArthur adolescent apparaĂźt Ă ses cĂŽtĂ©s juste aprĂšs cette diatribe dĂ©clamĂ©e avec une assurance toute relative. Lorsquâils ont cette discussion, Bahia ignore encore lâhistoire dâArthur, dont les parents, Ă lâimage des millions de Français issus de lâimmigration italienne, par exemple ou encore de ces Français que lâon a appelĂ©s âpieds noirsâ terme quâeux-mĂȘmes se sont par la suite appropriĂ©, ont dĂ» sâassimiler et prendre sur eux sans la ramener, Ă lâinverse du discours ouvertement critique et engagĂ© de Bahia contre le racisme et les prĂ©jugĂ©s Ă lâĂ©gard des minoritĂ©s. Leur couple est ainsi en partie reprĂ©sentatif de ce que lâon peut observer en France bien que le film laisse de cĂŽtĂ© certains cas de figures, sans doute un peu trop dĂ©licats Ă traiter â nous y reviendrons une France mixte qui assume son hĂ©ritage multiculturel et une France qui a dĂ» sâassimiler, quitte Ă oublier ou nier ses origines, lâune Ă©tant parfois en lutte contre lâautre. Pour Arthur Martin et ses parents, la question de lâassimilation est en apparence naturelle et ne se pose mĂȘme pas. Le traumatisme a Ă©tĂ© tu car ils nâont pas vraiment eu le choix. Bien quâArthur soit de gauche et un admirateur avouĂ© de Lionel Jospin, son apparente tiĂ©deur, sa retenue, ses rĂ©actions Ă froid, sont rĂ©vĂ©latrices des points aveugles qui sont lâhĂ©ritage de son histoire familiale. Bahia, elle, en tant quâenfant dâun pĂšre immigrĂ© et dâune mĂšre française, nâa aucune gĂȘne Ă parler de sa douloureuse histoire familiale mais aussi, Ă travers elle, de certaines parties douloureuses de lâhistoire de France. Loin de donner des rĂ©ponses faciles Ă ce propos, le film montre avant tout Ă travers ces deux parcours personnels qui se rencontrent les raisons de cette division et des problĂšmes qui agitent la France au-delĂ des affrontements gauche-droite et des dĂ©bats stĂ©riles oĂč chaque âcampâ sâaffronte en maniant les accusations et les clichĂ©s contre lâautre, les extrĂȘmes se renforçant ainsi mutuellement. Une trĂšs belle scĂšne en milieu de mĂ©trage est reprĂ©sentative de cet Ă©tat de fait et de la maniĂšre de la dĂ©passer du moins sur le plan des relations humaines la scĂšne du dĂźner entre les deux familles qui vont sâengueuler autour de la politique en raison de leurs histoires familiales respectives avant de faire la paix autour dâune activitĂ© tirant partie de leurs points communs et passions dans le cas prĂ©sent, le bricolage plutĂŽt que de leurs diffĂ©rences et blessures. All You Need Is Love ? Une autre trĂšs belle scĂšne, reprĂ©sentative de ce double niveau entre intime et politique dans la lignĂ©e du cĂ©lĂšbre âlâintime est politiqueâ et du dĂ©bat entre parler ou se taire, rĂ©vĂ©ler ou cacher, est la scĂšne du rhabillage de Bahia, distraite au point de sortir entiĂšrement nue de chez elle pour faire ses courses sans sâen rendre compte. AprĂšs lâavoir croisĂ©e au supermarchĂ© et ramenĂ©e chez lui, Arthur lui remet dĂ©licatement des sous-vĂȘtements et une tenue. Une sĂ©quence filmĂ©e comme une scĂšne dâamour aussi douce quâĂ©rotique et qui symbolise parfaitement la dynamique qui sâest installĂ©e entre eux. Chez Bahia, rien nâest cachĂ©, tout dĂ©borde littĂ©ralement de tous les sens et de toutes ses tuniques, dans les paroles comme au niveau du corps. Arthur lui apporte de la pudeur ou plutĂŽt lâautorise Ă retrouver de la pudeur en refusant de profiter de sa bonne fortune â une femme directement Ă poil au milieu de son salon. Car, au final, entre Bahia qui nâa jamais appris Ă se protĂ©ger si ce nâest en exposant tout, tout le temps et Arthur qui se protĂšge trop, il y a une alchimie et un Ă©quilibre oĂč, rĂ©unies, leurs faiblesses sâannulent et deviennent une force. Il nâest donc pas Ă©tonnant que ces plans de rhabillage soient finalement muets. Câest dans cet Ă©quilibre dĂ©licat que Bahia et Arthur se trouvent et que la jeune femme sâengage dans leur relation au-delĂ de la simple âthĂ©rapie de conversionâ, si lâon peut dire. Mais les mots sont traĂźtres et ce sont eux qui, Ă la fin du 2Ăšme acte, les sĂ©parent momentanĂ©ment, lorsque la mĂšre dâArthur, entrĂ©e en Ă©tat de choc aprĂšs que Bahia ait mis des mots sur le traumatisme familial, dĂ©cĂšde. Sous le coup de la tristesse et de la colĂšre, Arthur blesse Bahia en la chassant de sa vie⊠ce quâil regrette vite, mais trop tard. Ce qui Ă©tait alors optimisme, lumiĂšre et Ă©lan de vie chez la jeune femme se retrouve momentanĂ©ment absorbĂ© lorsquâelle dĂ©cide de courir aprĂšs un objectif impossible sĂ©duire et convertir un islamiste radical un dingue, donc, ce quâelle ne parviendra Ă©videmment pas Ă faire. Câest cette fois-ci une pulsion mortifĂšre qui la pousse mais diffĂ©rente des gens qui se radicalisent, lĂ encore, cette part dâelle blessĂ©e, la victime quâelle a voulu oublier qui reprend le dessus. âAvec ce voile, les regards des fachos, je les sens enfin sur moiâ, dit-elle Ă Arthur lorsquâil la retrouve. Une rĂ©plique en Ă©cho Ă lâaprĂšs-11 septembre bien sĂ»r et au climat qui en a rĂ©sultĂ©, poussant certains musulmans y compris de jeunes musulmans Ă afficher plus ouvertement leur religion, mais qui montre aussi comment, aprĂšs avoir trop souffert de maniĂšre viscĂ©rale, on prĂ©fĂšre parfois sâanesthĂ©sier pour ne plus sentir sa souffrance. Elle parviendra bien heureusement Ă se sortir de cette situation, mais le film porte Ă travers son hĂ©roĂŻne un espoir, qui est que tant quâil y a de lâhumanitĂ© et de la compassion, les gens peuvent changer, aller au-delĂ des diffĂ©rences et changer le monde mĂȘme si, bien sĂ»r, câest toujours âplus compliquĂ© que çaâ. Bien sĂ»r, Le Nom des Gens nâest pas exempt de dĂ©fauts. Dans la lignĂ©e de son approche ouvertement laĂŻque et optimiste, le film oppose les musulmans laĂŻcs qui boivent du vin et peuvent se marier avec une personne dâune origine diffĂ©rente de la leur aux musulmans radicalisĂ©s, tandis que les musulmans pratiquants ordinaires pourtant majoritaires sont laissĂ©s de cĂŽté⊠Une facilitĂ© quâil est assez difficile dâignorer aujourdâhui si lâon veut analyser le film dâun point de vue fondamental. Michel Leclerc ne partagerait-il pas en partie la naĂŻvetĂ© de Bahia ? Les gens qui doutent ï»ż Pourtant, sâil Ă©pouse et partage en partie la naĂŻvetĂ© quasi-enfantine de Bahia et son ingĂ©nuitĂ© mĂȘme si celles-ci sont contrebalancĂ©es par le regard dâArthur, personnage qui a du mal Ă sortir de lui-mĂȘme, mais sait ĂȘtre percutant, le film de Michel Leclerc sâavĂšre beaucoup plus subtil et douloureux dans le fond, dans ces histoires et ces non-dits qui sâentrechoquent⊠mais qui permettent aussi aux gens de dĂ©passer leurs blessures sâils parviennent Ă accepter Ă la fois leur part de vulnĂ©rabilitĂ© sans pour autant se mettre dâĆillĂšres sur le monde qui nous entoure. Car Michel Leclerc croit en lâhumanitĂ©, mais nâest pas dupe ni de la classe politique, ni de ses propres idĂ©aux et se sert de la tendresse envers ses personnages et de lâhumour et lâautodĂ©rision comme de la meilleure arme qui soit pour avancer. Son Nom des Gens prĂŽne le partage de valeurs communes, sans nier la complexitĂ© de lâhistoire de France et du terreau multiculturel qui font Ă la fois sa richesse, mais aussi la difficultĂ© du climat pour le moins explosif de ces 20 derniĂšres annĂ©es. Comme le chante Anne Sylvestre, il aime visiblement âles gens qui doutentâ, mĂȘme quand ils feignent dâavoir raison. AprĂšs tout, pour convaincre en politique, il faut de la conviction. De cette conviction dâoĂč peut Ă©merger une vision commune. Et pour Michel Leclerc, il est clair que cette vision ne peut que se baser sur lâunion et non la division qui renforce la violence et le chaos. Le Nom des Gens reconnaĂźt le pouvoir Ă double tranchant des mots les mots qui sauvent, qui redonnent de la dignitĂ©, mais aussi les mots qui peuvent blesser et engourdir, sĂ©parer. Il apparaĂźt ainsi complĂ©mentaire au Brio, qui, en dĂ©pit de quelques maladresses, avertit en creux in fine sur le danger que constitue un mauvais usage du discours rhĂ©torique, qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour manipuler les autres comme pour dĂ©fendre ses convictions profondes. This is the End of the World As We Know It? Comme le faisait dire Godard Ă ses personnages dans Vivre sa vie 1962, les mots peuvent nous trahir et nous mettre Ă nu⊠mais nous les trahissons aussi trop souvent. Quitte Ă trahir nos propres idĂ©aux ? Face Ă ce risque, quand on en a trop vu et entendu, l'âaveuglementâ de Bahia ne constitue-t-il pas une solution somme toute recommandable ? Faire silence lâespace dâun instant pour vraiment nous comprendre, nous voir et aller au-delĂ des apparences et des diffĂ©rences au milieu du chaos ambiant, mettre fin Ă lâenvoĂ»tement auxquels nous sommes trop souvent soumis plutĂŽt que de reprendre du popcorn ou une pilule rouge ou bleue ? pour regarder le monde sâĂ©crouler autour de nous ? La fin du film britannique Perfect Sense de David Mackenzie 2011 nous revient alors en tĂȘte. Dans ce film oĂč le monde est brutalement frappĂ© par un mystĂ©rieux virus qui prive les gens de leurs sens un Ă un, les personnages incarnĂ©s par Eva Green une scientifique et Ewan McGregor un cuisinier, aprĂšs avoir cĂ©dĂ© Ă lâanesthĂ©sie Ă©motionnelle puis Ă une rage incontrĂŽlĂ©e, se retrouvent enfin au dĂ©tour dâune rue dĂ©serte et sâavancent lâun vers lâautre pour se prendre dans les bras â une image que nous ne verrons jamais puisque le plan vire au noir pour nous signifier que le monde vient de perdre littĂ©ralement la vue. Dans le silence et lâobscuritĂ© qui suivent, la voix dâEva Green rĂ©sonne âTout est noir maintenant, mais ils sentent leur souffle et ils savent tout ce quâils ont besoin de savoir. Ils sâembrassent et ils sentent leurs larmes couler sur leurs joues. Et sâil restait qui que ce soit pour les voir, ils auraient lâair dâamoureux ordinaires en train de se caresser, leurs visages tout prĂšs lâun de lâautre, les yeux clos, oublieux du monde qui les entoure. Parce-que câest ainsi que la vie continueâ. A la rĂ©plique finale de Morgan Freeman Ă la toute fin de Seven âErnest Hemingway a un jour Ă©crit âLe monde est un bel endroit qui mĂ©rite que lâon se batte pour lui. Je suis dâaccord avec la derniĂšre partie de la phrase.â, Michel Leclerc oppose en substance un âLes gens sont beaux et mĂ©ritent que lâon croit en euxâ, comme une priĂšre adressĂ©e aux politiciens dâarrĂȘter de prendre les Français pour des cons et au peuple dâaller au-delĂ des diffĂ©rences et incomprĂ©hensions qui le dĂ©chirent. Qui nâaurait pas envie de le rejoindre ?
ï»żDofus: aux trĂ©sors de Kerubim. Aujourdâhui Ă 12:55. Mangas - S01E27. Regarder la sĂ©rie. Saison 1. Théùtre contemporain - 2013 - France. Créé par Anthony Roux, Emmanuel Franck. Faitesl'amour, pas la guerre. Ăa sent la cawotte. Il y a un os, de Wabbit. Art gastronomique. ExpĂ©dition culinaire. Voyage au centre du Wabbit. Des pwinces pas trĂšs charmants. RĂ©compenses du succĂšs : 305 046 XP. Manifestationpacifique devant le Pentagone en Faites l'amour, pas la guerre est Ă l'origine un faites antiguerre issu learn more here la contre-culture pas annĂ©es aux Dofus Make Love, Not Lamour. UtilisĂ© principalement par les opposants Ă la guerre du ViĂȘt Namil a Ă©tĂ© repris pour d'autres guerres par la suite. Gershon Legman prĂ©tend en avoir Ă©tĂ© l'inventeur lors- á Ï
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Faitesl'amour pas la guerre !!! 3,929 likes · 13 talking about this. Faites l'amour pas la guerre, une boßte de capotes vaut bien moins cher qu'une
Coucoules amis, je compte monter une deuxiÚme classe mais je ne sais pas du tout laquelle choisir .. J'ai d'assez gros moyens, genre 1M5 / 2M . Je recherche une classe efficace en PvP / PvM à environ tout les niveaux =P . (Environ 1M / 2M pour le stfuff lvl 60 et +) Merci d'avance . Bonne soirée :o .
Bonjourchers Dofusiens!. Votre Papycha a la chance dâĂȘtre invitĂ© demain dans les locaux dâAnkama pour une journĂ©e spĂ©ciale DOFUS Touch !. Je ferai un article pour vous raconter tout ça dans le dĂ©tail (croustillant ?) ! Dâici lĂ , nâhĂ©sitez pas Ă poser vos questions sur twitter via le hashtag #AskDOFUSTouch !. Retrouvez toutes les infos sur cette journĂ©e
t6m5.